Lux Æterna de Gaspar Noé raconte l’histoire de deux actrices incarnées par Charlotte Gainsbourg et Béatrice Dalle. Elles se racontent des histoires de sorcières. Produit par la maison Yves Saint-Laurent, le nouveau film du réalisateur dure 50 minutes. Il est présenté comme un « moyen métrage ». Visionné lors du Festival de Cannes pour la séance de minuit, Road to Cinema vous en parle.
Des femmes qui parlent de femmes
Les deux actrices de Lux Æterna jouent leur propre rôle. Béatrice Dalle est absolument fabuleuse. Elle apparaît sans filtre. Elle parle de son vécu dans le cinéma mais aussi de drogue et de dérive. Quant à Charlotte Gainsbourg, fidèle à elle même, elle est douce et rock’n’roll. Le duo matche merveilleusement bien. Lorsqu’elles racontent leurs histoires de sorcières, on ne peut s’empêcher de penser au livre de Mona Chollet Sorcières – La puissance invaincue des femmes. Gaspar Noé apporte une réflexion à la condition de la femme depuis le moyen-âge jusqu’à aujourd’hui. Lorsque Charlotte Gainsbourg souffre sur son lieu de tournage, on peut y faire le parallèle avec #MeToo. Cette scène, très dure, nous rappelle la perversion de l’industrie du cinéma, et plus largement de la société, à l’égard des femmes.
Un trip visuel et sonore
D’un point de vue esthétique, Gaspar Noé nous en met plein la vue. Rouge, bleu, vert, les couleurs sont flashies et s’animent de plus en plus vite, accompagnées de bruits stridents et assourdissants, plusieurs invité.e.s du Grand Théâtre Lumière ont quitté la salle ne pouvant supporter la violence de ce trip audiovisuel. Un cocktail psychotrope qui finit en crise d’épilepsie. On a même aperçu des pompiers dans la salle.
Gaspar Noé n’a pas pour habitude de faire l’unanimité. Encore une fois, le public a été partagé. Mais ce que l’on pourra retenir c’est que le réalisateur nous a encore une fois offert une expérience cinématographique hors du commun.
Lux Æterna était parfait pour une séance de minuit à Cannes.