Le développement des technologies a considérablement permis d’améliorer le matériel et les techniques vidéo ; grâce à cela de nouvelles tendances naissent telles que le live vidéo. Utilisé depuis des années à la télévision et dans le digital, le live vidéo a plusieurs fonctions comme permettre aux spectateurs de participer virtuellement à un événement ou faire de la promotion.
Certains filmmakers se sont spécialisés dans ce domaine. Notre équipe est donc allée à la rencontre d’Arthur, fondateur de la société Mawifamily, créée il y a 3 ans. Ce jeune entrepreneur de 25 ans, originaire de Paris, a d’abord étudié le droit immobilier et la vente. A la fin de ses études, il suit une autre voie et décide de vivre de ses 2 passions : le cinéma et la musique. Il créa donc la société de captation vidéo appelée Mawifamily, spécialisée dans la diffusion en direct des performances d’artistes de musique électronique.
Par qui et comment as-tu découvert la minimal/microhouse ?
J’ai toujours connu ce style, quand j’allais en rave vers l’âge de 15 ans, les artistes en jouaient déjà. Au départ je n’aimais pas vraiment ça, c’est seulement à 21 ans que je m’y suis vraiment intéressé et que j’ai appris à aimer ce style.
Comment définirais-tu ce style de musique ?
Pour moi, c’est un style minimaliste qui permet de toucher de manière subtile, à chaque spécialité de la musique électronique. Ce domaine est tellement varié avec le gros kick de techno, une mélodie légère au synthé qui rappelle la House ou encore des sonorités psychédéliques empruntées à la psy/trance.
Qui sont tes artistes préférés ?
Les artistes qui m’ont le plus fait kiffer sont : Rhadoo, le français Grego G, et le maestro chilien Ricardo Villalobos. Sans parler de producteur, la microhouse est pour moi un voyage orchestré par le DJ.
Peux-tu nous décrire la société Mawifamily ?
La Mawifamily est une société de production vidéo et un média qui a pour objectif de diffuser la musique électronique, tout style confondu. Nous sommes associés à Arts In Paris et Trop Vieux Pour le Hardcore.
Nos vidéos de DJ set sont complets (audio et vidéo), en direct et diffusés sur les réseaux sociaux. Pour nos réalisations, nous plaçons généralement 4 à 5 caméras en plan fixe, sur l’ensemble du lieu et autour du DJ. La vidéo reste dynamique car elle est produite en direct ; cela revient à mixer les images à l’instant T dans le but d’être en osmose avec la musique. Comme un Vidéo jockey (un VJ) pourrait le faire en animant ses visuelles.
Qu’est-ce qui rend les lives si uniques ?
Les live en soirée permettent de capter l’instant T, sans tricher et d’immortaliser des moments de vie intenses. C’est l’illustration des moments où tu te perds dans la musique, et qui peuvent parfois être indescriptibles.
Pas d’artifice, pas de triche, only live, no postprod
Arthur – Fondateur de Mawifamily
Les live de DJ depuis chez eux, dans leur studio ou en soirée permettent de garder un contact avec ses fans, cela met un visage sur l’artiste, de pouvoir rentrer dans son univers. Cette technique vidéo connecte indéniablement le musicien à son public.
Quelles sont les difficultés lorsqu’on organise live ?
La difficulté principale est d’obtenir l’autorisation des DJ et surtout des managers. Dans mon domaine dit « underground », trouver sa place en tant que média dans des soirées et raves n’est pas une chose simple. Nos caméras ne sont parfois pas les bienvenues et nous le comprenons car il faut parfois vivre le spectacle en vrai plutôt que derrière son écran.
Quels sont les impacts pour l’artiste et pour vous ?
L’impact principal est la visibilité pour l’artiste, cela lui permet également de conserver une vidéo d’une de ses prestations ; c’est un support utile pour le booker afin de vendre leurs artistes.
Quelle est l’importance des réseaux sociaux dans ton domaine ?
Les réseaux sociaux nous permettent de diffuser sans filtre mais surtout, comme nous n’avons pas de sponsors, cela nous permet d’être totalement libre. Nos diffusions seraient impossibles à faire à la télévision, à la radio ou même sur certains réseaux sociaux si nous avions des comptes à rendre à des annonceurs.
Quel est ton meilleur souvenir qui t’a le plus marqué avec la Mawifamily ?
L’un de mes meilleurs souvenirs est celui du livestream de Lee Burridge au Sunwaves Festival, j’ai ressenti quelque chose d’indescriptible. J’ai changé de carrière professionnelle pour vivre des moments comme celui-ci.
Que penses-tu du lien entre la musique et l’image/visuel ?
L’aspect visuel donne une dimension différente à la musique. Ces arts mélangés, te permettent d’éprouver des sentiments et donc te transporter encore plus loin.
Penses-tu qu’un clip sur de la minimal/microhouse, d’une durée de plus de 10 minutes pourrait intéresser les adeptes de ce style de musique ?
Bien sûr ! Il n’y a pas de limite à l’art audiovisuel.
Quels sont tes projets pour 2020 ?
La crise sanitaire nous a coupé l’herbe sous le pied. Il est aujourd’hui impossible de prédire l’avenir de l’événementiel et donc de nos futurs réalisations. Mais même sans revenus, il est impossible pour nous d’arrêter de diffuser, c’est pourquoi nous avons décidé de continuer notre activité de manière consciencieuse et bénévolement. Avec le club lillois, La Relève, nous avons lancé un festival caritatif, en partenariat avec la fondation des Hôpitaux de France. Chaque jour à 18h, un artiste diffuse en direct depuis chez lui, un set minimal ou micro/house. Cela permet aux artistes de continuer d’exister et d’exprimer leur art. Nous attendons la reprise avec impatience !