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Djanis Bouzyani, interview d’un artiste pluridisciplinaire

De ses premiers pas au cinéma jusqu’aux projets internationaux, à chaque rôle que ce soit sur un plateau de cinéma ou sur scène raconte un peu de ce qu’est Djanis, un jeune homme qui se dit chanceux mais dont le destin résulte en grande partie de sa hargne, de son talent et de son travail.

Djanis est Acteur

Djanis Bouzyani jeune acteur de 18 ans interprète Salim membre du GIA dans « L’Assaut » de Julien Leclercq. En 2011, Djanis tourne dans ce film important inspiré de faits réels et adapté par Julien Leclercq et Simon Montaïrou du livre L’assaut : GIGN, Marignane, 26 décembre 1994, 17 h 12 de Roland Môntins et Gilles Cauture. L’histoire raconte un évènement tragique survenu le 24 décembre 1994, 4 terroristes du GIA prennent en otage, à Alger, l’Airbus A-300 d’Air France reliant Alger à Paris. 227 personnes présentes à bord. Personne ne connaît leurs intentions, ils sont armés et extrêmement déterminés. L’assaut du GIGN va mettre un terme à cette prise d’otage sans précédent dans l’histoire du terrorisme. Djanis interprète l’un des terroristes. Il a une gueule d’ange mais il est à l’écran terrifiant. On constate d’ores et déjà son talent mais aussi sa capacité à se glisser dans la peau d’un personnage. Comme il le reconnait très bien, c’est Julien Leclercq qui décèle cela en lui, Julien puise en Djanis les traits et le caractère bien différent de ce que Djanis est au quotidien – pétillant et timide – un véritable rôle de composition duquel Djanis sort changé, tant il a appris aux côtés du réalisateur, tant il a compris sur le cinéma.

Djanis est Ami

Hafsia Herzi est pour Djanis entre une soeur et une mère, une proche qui se soucie de ce qu’il a mangé à midi et à qui il peut faire des farces. C’est alors assez naturellement qu’ils travaillent ensemble sur le film « Tu mérites un amour », un film collectif et collégial qui a été conçu en famille en premier lieu pour « faire » sans attendre l’argent, l’équipe de production et technique, l’entourage nécessaire pour tourner un film. Peu lui importe, les décors seront les appartements des personnages, les techniciens seront des proches et certains jours les acteurs, le tout dirigé, orchestré, imaginé et rendu possible grâce au travail et à la rigueur d’Hafsia Herzi, jeune actrice et réalisatrice redoutable et merveilleuse révélée par Abdellatif Kechiche dans « La Graine et le Mulet » en 2007, film pour lequel elle recevra le César 2008 du Meilleur Espoir Féminin. Un premier film réalisé avec le cœur, un film tourné-monté afin de ne pas faire perdre son temps à l’équipe. Un film qui sera soutenu plus tard et qui ira à Cannes. Le film a en effet été sélectionné à la Semaine de la Critique au Festival de Cannes en 2019. Son personnage s’appelle Ali en hommage au chorégraphe, artiste et photographe Ali Mahdavi avec lequel Djanis a collaboré à la Direction Artistique du Crazy Horse. Djanis est très fier de ce film mais surtout fier pour Hafsia qui a réussi sans argent à aller au bout de son film et à l’emmener jusqu’à Cannes. Rien n’est impossible à qui rêve, travaille, ose et n’abandonne jamais, pour paraphraser Xavier Dolan à Cannes en 2014 alors qu’il recevait le Prix du Jury pour « Mommy ».

Djanis est une Révélation

Djanis est nommé pour « Tu mérites un amour » d’Hafsia Herzi aux Révélations des César 2020. Les Révélations c’est une liste de jeunes acteurs et actrices choisis parmi l’ensemble des interprètes de la production cinématographique française sortie en salles l’année précédente afin d’attirer l’attention des membres de l’Académie sur ces jeunes artistes interprètes afin qu’ils votent et élisent une sélection qui deviendront officiellement les Espoirs des César de l’année en cours.

Lorsque l’on est parmi les Révélations il est d’usage de choisir un parrain. Que le parrain prenne par la suite une place importante ou pas dans la vie de l’acteur, il incarne un guide ou une inspiration pour le jeune qui voit sa vie d’artiste prendre un certain envol. Le choix de Robin Campillo pour Djanis fut un choix de cœur et de raison. Robin Campillo est réalisateur, scénariste et monteur, il travaille sur des films forts, saisissants et photogéniques. « Eastern boys » comme « 120 Battements ¨Par Minute » racontent des histoires des plus singulières, des plus brutales et révélatrices, pourtant ils retracent des parcours de vie qui touchent – l’amour, la dépendance affective et un pan de notre histoire, le tout est alors résolument universel.

Djanis a des Conseils (ou pas)

Djanis Bouzyani se dit chanceux d’en être arrivé là, d’être aujourd’hui parmi les acteurs qu’on appelle pour des films, d’être parmi les acteurs qui comptent. Il conseille alors de ne pas trop s’attacher à ce métier ni de l’idéaliser. Selon lui, « y arriver » ne dépend pas de son talent mais d’occasions saisies, de bons moments aux bons endroits, et que, des acteurs plus talentueux et plus travailleurs que lui mériteraient largement sa place. Il préconise alors de garder une certaine distance sur les rêves de gloire qui peuvent nous habiter car être acteur ne (le) rend pas heureux.

Aujourd’hui les metteurs en scène manquent d’imagination.

Djanis à propos du manque de diversité à l’écran aujourd’hui

Djanis Ajoute

– Qu’est-ce qu’il manque aujourd’hui aux metteurs en scène pour qu’ils intègrent enfin une plus grande diversité dans leur casting ?
Des couilles et d’aller au bout de leurs idées, retorque Djanis.

Peu lui importe d’ailleurs si ceux qui le font, le font pour de mauvaises raisons, parce que faire même si c’est par intérêt reste faire et le résultat est le même : avancer vers une meilleure représentation. Une analogie venant de Mère Teresa : une personne recevant un morceau de pain ne sait pas si elle l’a reçu d’une main qui souhaitait se soulager de quelque chose ou d’une main philanthrope, tout ce qu’elle sait c’est qu’à présent elle a le ventre plein.

A-venir

Djanis a tourné plusieurs films et séries qui devraient sortir dans les semaines ou mois à venir, sur grand écran pour certains, et sur petits pour d’autres, il ne faut se ferme aucune porte, encore moins ces derniers temps.

« Madame Claude » est un film prêt à sortir réalisé par Sylvie Verheyde. Le drame conte les aventures de la fameuse mère maquerelle qui règne sur Paris à la fin des années 60. Djanis interprète l’unique garçon sous la coupe de Madame Claude. Il se pourrait que Djanis entre en préparation dans les mois à venir d’un nouveau film avec Sylvie Verheyde pour lequel où il tiendrait le rôle principal… un grand film dans lequel il incarnerait Prince, rien que ça.

Il est également à l’affiche du film « Soeurs » de Yamina Benguigui qui retrace la vie de la réalisatrice avec pour l’interpréter Isabelle Adjani. Yamina est pour Djanis une rencontre merveilleuse, comme le sont toutes les femmes qui l’ont entourées le long de sa – déjà – conséquente carrière.

Pour le petit écran, il a fait un guest dans une série diffusée en mars sur OCS écrite par Cécile Ducrocq et Benjamin Adam « L’Opéra » avec Raphaël Personnaz et Ariane Labed.

Au sujet de films non encore tournés, sont à venir un film en Tunisie réalisé par Mehdi Ben Attia avec Agnès Jaoui et Samir Guesmi. Mais aussi, un rôle fort et difficile, celui de jouer un jeune homme handicapé sous la direction de la Stéphanie Pillonca que nous aimerions beaucoup recevoir chez Road to Cinema.

Ces cinéastes, Sylvie Verheyde, Yamina Benguigui, et assurément Hafsia Herzi et Stéphanie Pillonca sont des femmes inspirantes et sans concession qui se battent pour aller au bout de leurs projets, c’est aussi pour cela que Djanis travaille auprès d’elles.

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