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Carmeline : « Un artiste ne se résume plus à sa musique mais il va bien au-delà »

Afin de s’intéresser à tous les métiers de l’audiovisuel, nous voulons partager les témoignages des personnes qui travaillent dans la musique. Les réalisateurs racontent leurs histoires en images ? Eh bien les musiciens racontent les leurs en son. L’un des postes clés d’un projet, le mariage du son et de l’image procure à chaque fois des moments plus riches en émotion.

Cette semaine, nous vous faisons découvrir l’artiste en devenir, Carmeline ! Jeune femme de 24 ans, d’origine française, libanaise et palestinienne, elle a grandi à Vienne en Autriche.

Après avoir obtenu son BAC, elle s’envole pour New-York où elle décroche une bourse pour faire de la comédie musicale. Un an après, elle décide de retourner en France, et commence à étudier le droit. Elle obtient sa licence et poursuit ses études dans le management de la production musicale. Pendant ce temps, elle travaille aussi pendant plus d’un an dans la supervision musicale pour des films et publicités.

Aujourd’hui, elle se consacre totalement à son projet personnel de musique.

Comment as-tu débuté dans la musique ?

J’ai débuté dans la musique dès petite. J’adorais faire le show chez moi, chanter, danser et jouer au piano à tel point que je saoulais les voisins.

Ma toute première expérience a été en 2008, lorsque j’ai participé à un télécrochet en Autriche. J’ai pu enregistrer pour la première fois dans un vrai studio et partir en tournée avec une équipe.

Quand est-ce que tu as su que tu voulais faire ça dans ta vie professionnelle ?

J’ai toujours su que j’adorais faire de la musique, mais le choix de vraiment en faire mon métier m’est venu beaucoup plus tardivement. C’est après 5 ans d’études et un premier job dans l’industrie musicale que j’ai décidé qu’il était temps que je tente ma chance !

Quels sont les aspects du métier qui t’ont attiré ?

Les aspects qui m’ont attiré sont tout d’abord la possibilité de créer quelque chose de nouveau, que ce soit seule dans ma chambre ou en équipe dans un studio. C’est vraiment cet aspect-là qui m’attire le plus. Pouvoir être libre d’exprimer ma créativité, d’imaginer un projet, de l’exécuter avec une équipe et se produire sur scène. C’est tout ce qui me fait kiffer !

Est-il nécessaire de faire une école spécialisée ? Si oui, peux-tu nous donner des noms d’écoles et qu’est-ce que ça t’as apporté ?

Je pense que c’est différent pour chaque personne. Il y a certains qui n’ont pas forcément besoin de faire une école spécialisée et qui se lancent un peu spontanément. Pour d’autres, une école peut être un plus et je ne parle pas uniquement d’une école de musique mais aussi d’une école spécialisée dans les métiers de l’industrie musicale comme la MBA ESG ou l’EMIC. Une autre alternative, il peut être intéressant de suivre des formations courtes ou masterclass, et aller à des festivals tels le MAMA qui permettent d’aller écouter et rencontrer des professionnels de la musique.

Personnellement, j’ai fait un master sur deux ans, spécialisé dans le management de la production musicale, et c’est ce qui m’a tout apporté car j’ai pu comprendre comment le système fonctionnait avant de me lancer.  Je pense que c’est très important en tant qu’artiste.

D’après toi, quelle sont les compétences nécessaires pour travailler dans le domaine de la musique ?

Il faut déjà être un grand passionné de musique car ce n’est pas un milieu facile. Il faut surtout avoir confiance en soi, en son projet et être persévérant parce qu’on reçoit plein de refus, surtout au début. Je pense aussi que c’est un domaine où il faut être extrêmement patient, les choses ne tombent pas du ciel par miracle. Pour pleins d’artistes, ce sont des années de travail avant de pouvoir enfin en vivre.

Peux-tu nous parler de ton projet « Flow » ?

Flow est une série de titres musicaux qui a commencé en novembre 2019. Je me suis lancée le défi de sortir un son tous les mois. C’est un projet où nous sommes trois et nous faisons tout nous-même, c’est-à-dire de la  production musicale aux créations visuelles.

J’ai la chance de travailler avec deux personnes très talentueuses qui sont Alex Grox, qui gère la production, et Black Painters, notre dessinateur. Je vous invite vraiment d’aller faire un tour sur leurs Instagram.

Comment fais-tu pour t’inspirer et écrire les paroles de tes chansons ?

Je m’inspire beaucoup de ma vie et de mes proches. Souvent c’est aussi une mélodie qui peut me faire penser à un texte ou une thématique. Parfois, ça part d’un yaourt fait  sur une mélodie, puis des mots ressortent et m’inspirent pour le texte.

Quelle est l’importance du lien entre le son et l’image dans ton domaine ?

De nos jours, l’un ne va plus sans l’autre. Un artiste ne se résume plus à sa musique mais il va bien au-delà. Il exprime son univers et sa créativité sous d’autres formes telles que des clips, des photos ou des logos. Aujourd’hui l’identité visuelle d’un artiste fait toute la différence.

Quelles sont tes inspirations, tes objectifs et tes valeurs pour la création de ton identité visuelle ?

Depuis le début du projet, je travaille avec Abricot Doré qui est vidéaste, photographe et membre du collectif Kourtrajmeuf. Elle m’a beaucoup aidée sur la direction artistique de mon projet. J’ai directement été inspirée par son côté très rétro et coloré, et elle continue de m’inspirer pour mes visuels et mes textes. Il était aussi important pour moi, de représenter mes origines et ma génération dans mes créations. Autrement, je suis beaucoup de comptes sur Instagram qui m’inspirent tous les jours, comme ceux de Mous Lamrabat (photographe marocain-belge), Mowalola, M.I.A, Lolo Zouai et bien d’autres.

Peux-tu nous raconter ta première prestation devant un public ? Quel a été ton ressenti ? Qu’en as-tu conclu ?

Le premier concert où j’ai fait un set avec uniquement des chansons originales c’était au Réservoir il y a un an. Dès le 1er concert, je voulais faire entrer le public dans mon univers. Il s’agissait d’un concert multi artistes, donc ce n’était pas que mon public qui était présent. Nous avons vraiment essayé d’être le plus cohérent possible en projetant des visuels, une vidéo d’intro et une tenue adaptée à mon univers. C’est le concert qui m’a le plus marqué car j’ai eu l’impression de faire mon introduction dans le monde de la musique et depuis je ne veux plus m’arrêter !

Que recommanderais-tu à quelqu’un qui souhaite se lancer dans la musique ?

Pour se lancer il faut déjà bien s’entourer. Un artiste n’existe jamais seul, il faut tenter de former une équipe, croire les uns en les autres et avancer ensemble. Sinon je pense qu’il faut aussi bien s’informer sur l’industrie musicale. Il faut tenter de comprendre comment les choses marchent avant de se lancer : la fonction des différents acteurs (éditeur, tourneur, manageur), et les droits attachés (comment je diffuse ma musique sur les plateformes? comment je récupère mes droits?). Une fois qu’on comprend le système, c’est plus facile de se lancer. Il faut aussi faire régulièrement ses recherches sur les différents tremplins ou les aides et subventions qui existent. Ensuite c’est du travail, du travail et du travail pour façonner son projet. Il faut surtout prendre son temps, se lancer qu’une fois que l’on se sent prêt. Ce n’est pas une course.

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